Le temps en philosophie

C'est parce que "le temps passe" que la majorité d'entre nous prend conscience du phénomène du temps. Depuis toujours, les hommes ont pensé cette notion et de se sont posé de nombreuses questions à son sujet, accompagnant ainsi l'évolution de nos sociétés et de la philosophie depuis le commencement. Pour les philosophes, penser le temps c'est penser non seulement le concept mais aussi sa nature, son origine, ses conséquences. Ce sont d'abord les grecs de la Grèce archaïque qui ont formulé les premières hypothèses concernant la notion de temps puis Aristote qui, très tôt, lie temps et mouvement dans sa pensée et installe ainsi une doctrine « physico-mathématique » du temps. Malgré quelques évolutions, cette vision a perduré, presque intacte, pour être un ciment de la pensée scientifique contemporaine. La pensée métaphysique d'Aristote demeure inchangée tout au long du Moyen Âge puis dans la Scolastique.
Ensuite, avec Saint Augustin puis René Descartes et Emmanuel Kant, se développe un nouveau mouvement d'une pensée du temps qui vient compléter l'acquis aristotélicien, tout en réintroduisant certains aspects psychologiques de notre compréhension du temps. Un peu plus tard, au cours du XXe siècle, Henri Bergson, Martin Heidegger et Edmund Husserl, insistent en particulier sur la « temporalité » et la notion de durée, introduisant de ce fait une nouvelle manière d'aborder ce concept, en rupture avec la conception qui prédominait jusqu'alors. A la question de savoir « ce qu'est le temps ? », il nous semble à tous d'avoir au fond de nous la réponse à cette question. Pourtant, si l'on doit formuler la réponse à haute voix, celle-ci sera probablement confuse... 

"J’affirme hardiment, que si rien ne passait, il n’y aurait point de temps passé; que si rien n’advenait, il n’y aurait point de temps à venir, et que si rien n’était, il n’y aurait point de temps présent. Or, ces deux temps, le passé et l’avenir, comment sont-ils, puisque le passé n’est plus, et que l’avenir n’est pas encore ? » — Saint Augustin, Les confessions.