Élisabeth de Fontenay

Élisabeth de Fontenay, philosophe et essayiste, est née à Paris en 1934 . 

Maître de conférences émérite de philosophie à la Sorbonne, elle est spécialiste de la question juive et de la cause animale. Entre 2007 et 2010, elle a présidé la « Commission Enseignement de la Shoah » de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Elle a également été membre du Comité de direction de la revue Les Temps modernes jusqu’en janvier 1983.

Issue d'un père résistant de la première heure et soutien du Front Populaire et d'une mère ukrainienne d'origine juive convertie au catholicisme. Elle se convertit au judaïsme à 22 ans, expliquant ce choix dans son livre Actes de naissance, paru en 2011.

Ses premiers travaux portent sur Karl Marx, elle lui consacre un ouvrage en  1973, Les figures juives de Marx : Marx dans l'idéologie allemande. En 1981, elle publie Diderot ou le Matérialisme enchanté, livre de référence sur le matérialisme du philosophe des Lumières. 

Les rapports entre les hommes et les animaux constitue pour elle un sujet de préoccupation. En 1998 paraît Le silence des bêtes, point d'orgue de sa réflexion. Elle évoque les conceptions de l’animal dans l'histoire de la philosophie, réfutant ainsi l'existence d’une différence fondamentale entre l’homme et l’animal, réfutant ainsi l'hypothèse cartésienne de l’animal-machine. 

En 2006, ses réflexions sur le traitement des animaux et les questions éthiques corrélatives l'incitent à publier, en collaboration avec Donald M. Broom, Le bien-être animal, où elle analyse les positions des différents pays et religions sur cette question. 

Entre septembre 2010 et juin 2014, Élisabeth de Fontenay a animé l’émission de France Inter, Vivre avec les bêtes.

Bibliographie

  • Les Figures juives de Marx : Marx dans l'idéologie allemande, Paris, Galilée, 1973, coll. « La Philosophie en effet » 
  • Diderot ou Le matérialisme enchanté, Paris, Grasset, 1981. Rééd. Paris, Librairie générale française, 1984, coll. « Le Livre de poche » 
  • Avec Jacques Proust (dir.), Interpréter Diderot aujourd'hui, Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, colloque 11-21 juillet 1983, Paris, Le Sycomore, 1984 
  • « La raison du plus fort », préface à Trois traités pour les animaux de Plutarque, trad. de Jacques Amyot, Paris, POL, 1992
  • Le Silence des bêtes : la philosophie à l'épreuve de l'animalité, Paris, Fayard, 1998
  • Avec Alain Finkielkraut, Des hommes et des bêtes, Genève, S. Kaplun, Éditions du Tricorne, 2000, coll. « Répliques »
  • « Les bêtes dans la philosophie et la littérature », in Denis Müller et Hugues Poltier, La Dignité de l'animal : quel statut pour les animaux à l'heure des technosciences ?, Labor et Fides, Genève, 2000, coll. « Le champ éthique », no 36, p. 37-68 
  • Les Mille et une fêtes : pourquoi tant de religions ? Petite conférence sur les religions, Paris, Bayard, coll. « Les petites conférences », 2005
  • Quand un animal te regarde, avec des illustrations d'Aurore Callias, Paris, Giboulées-Gallimard jeunesse, 2006, coll. « Chouette ! penser » 
  • Une tout autre histoire : questions à Jean-François Lyotard, Paris, Fayard, 2006, coll. « Histoire de la pensée ». En appendice « L'Europe, les juifs et le livre » par Jean-François Lyotard, article paru dans Libération le 15 mai 1990
  • Sans offenser le genre humain : réflexions sur la cause animale, Paris, Albin Michel, 2008, coll. « Bibliothèque des idées » 
  • Avec Marie-Claire Pasquier, Traduire le parler des bêtes, Paris, L'Herne, 2008, coll. « Carnets de l'Herne ». Texte de deux conférences données lors des Assises de la traduction littéraire en Arles, 2006
  • « L'abstraction du monde » in Regards sur la crise : réflexions pour comprendre la crise… et en sortir, ouvrage collectif dirigé par Antoine Mercier avec Alain Badiou, Miguel Benasayag, Rémi Brague, Dany-Robert Dufour, Alain Finkielkraut…, Paris, Hermann, 2010
  • Actes de naissance, entretiens avec Stéphane Bou, Paris, Le Seuil, 2011
  • En terrain miné, avec Alain Finkielkraut, Stock, septembre 2017 
  • Gaspard de la nuit. Autobiographie de mon frère, Stock, août 2018, prix Femina essai